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Issa Tchiroma Bakary

« Je ne suis pas un homosexuel »

Le Ministre de la Communication s’est fendu en déclaration pendant son discours qui bouclait la cérémonie officielle de la journée mondiale de la liberté de la presse dans son département. C’était le 3 mai dernier à Yaoundé.

Durant la cérémonie protocolaire, la parole est d’abord revenue au porte-parole de la presse le patron du quotidien Le Jour, Haman Mana, qui a brossé un tableau sombre du paysage médiatique camerounais. Citant en guise d’illustration le rapport de « Journalistes Sans Frontières » de 2014, Haman a ramassé tout ce qui constitue une entrave pour une presse libre au Cameroun.

Salut tchiromaDes atteintes graves à la liberté des journalistes, une précarité sauvage, un climat de peur autour des bureaux et domiciles des journalistes, des véhicules de journalistes qui explosent par-ci par-là, des accidents mortels des véhicules des hommes des médias, des arrestations arbitraires enregistrées, des procès en sorcellerie contre des confrères, des menaces de mort en pagaille, des emprisonnements de journalistes et d’autres dérives qu’il a citées durant son allocution pertinente. Haman Mana a parlé d’un tableau le noir ces deux dernières décennies. Bref c’est sous Tchiroma que tout cela arrive. « Nous avons peur monsieur le ministre », a lancé le DP de Le Jour. Il a surtout martelé que la presse souffre d’un réel manque de soutien de l’Etat.

Pour sa part, le représentant de l’Unseco a lu le message de circonstance comme chaque année. Il a rappelé que la liberté des médias est un impératif majeur pour un avenir meilleur. « Ce n’est que lorsque les journalistes sont libres de critiquer, d’enquêter et d’œuvrer librement qu’il peut y avoir des progrès dans un pays. », a indiqué l’envoyé de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture.

Charles pethagorePour clôturer le bal des propos, le Mincom qui soutien qu’une amélioration des conditions de vie et de travail a été faite de la part du gouvernement, n’a pas oublié de mentionner également les insuffisances qui sont versées dans le chapitre des promesses. Par exemple pour lui la convention collective entre les patrons et les journalistes tardent à prendre corps, mais il y a des espoirs. La révision de la loi de 1990 relative à la liberté de la Communication est encore en projet, l’opérationnalisation d’un compte d’affectation spéciale d’ici 2015 est en étude pour grossir l’enveloppe de l’Etat à la presse.

Les mercenaires de la plume

Cameroon tribuneRépondant au tableau sombre du porte-parole de la presse, le porte-parole du Gouvernement dit qu’il a 25 télés privées au Cameroun, alors que la Côte d’Ivoire n’en a pas une seule. De plus la fin de la tolérance administrative annoncée n’est pas encore effective. Ce qui montre que son président Paul Biya aime les médias. Issa Tchiroma avoue également que toutes les télés privées lui doivent encore au moins 150 millions qui serviraient dans les caisses du Trésor Public, mais il ne met la pression à personne pour recouvrer cette créance.

Parlant de la précarité ambiante dans le milieu, le Mincom reconnait la situation désastreuse et avoue que tant qu’elle existera les journalistes resteront des mercenaires de la plume. Mais le ministre Tchiroma insiste sur le fait qu’il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Pour lui quand il y a un jeu, il y a aussi des règles à respecter. « Vous ne pouvez pas tacler un joueur dans la surface de réparation, sans causer un penalty », explique l’arbitre central de la Communication au Cameroun.

Peter essokaPour ce qui est des accusations graves des journalistes dans l’exercice de leur fonction, le Mincom a dénoncé un titre de la place qui avait avoué que son passeport lui avait été retiré. Il a demandé plus de responsabilité dans le traitement des informations, prenant le cas de l’homosexualité au Cameroun, Tchiroma Bakary se défend avec colère. « Je ne suis pas un homosexuel, mais le jour où un journaliste me traitera de ce que je ne suis pas, je saisirai aussi le Conseil National de la Communication (CNC) », pour éteindre les débats sur les abus du CNC et peut-être aussi se moquer de ceux qui sont des gauchers.

Jean Charles Jérémie

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021