Bénédiction

A l’occasion de l’accueil du nouvel Archevêque Métropolitain de Yaoundé dans la capitale, le Délégué du Gouvernement de la ville, Gilbert Tsimi Evouna, a fait dire une messe d’actions de grâces à l’Hôtel de Ville de Yaoundé le samedi 1^er février 2015. L’occasion était aussi toute donnée pour bénir et inaugurer le bâtiment annexe qui vient d’être achevé.

En dehors du Chef de l’Etat, des présidents du parlement bicaméral et du Premier Ministre chef du Gouvernement, presque toutes les autres autorités administratives, membres du gouvernement et assimilés, étaient présentes à cette cérémonie qui a fait des vagues ce samedi matin. Devant cet édifice flambant neuf, une estrade de circonstance pour l’office religieux, des tribunes bien dressées sous des chapiteaux de grands jours et un public ciblé, tout était réuni pour cristalliser cet événement tant attendu.

Sur les premières marches du nouveau bâtiment, en entrant par l’esplanade arrière du cœur de la Communauté Urbaine de Yaoundé, un véhicule noir de marque Prado sorti de la maison attire l’attention de tout nouvel entrant. C’est le cadeau du ciel, celui que le maître d’œuvre a réservé à l’Archevêque Jean Mbarga qui entrera solennellement sur le site de la cérémonie. Le prélat a à ses côtés un parterre de curés, abbés et aumôniers pour l’accompagner dans son œuvre de purification des lieux. Car il est bien question d’évacuer toutes les souillures, les démons et autres fétiches du coin en ce jour spécial.

Dans la foule, de nombreux membres du Gouvernement, des sénateurs, députés, DG de sociétés, des membres influents de la Primature, le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, tutelle de la CUY. Mais il y a surtout le Directeur du Cabinet Civil de la présidence de la République Martin Belinga Eboutou qui pourrait être considéré comme le représentant personnel du Chef de l’Etat.

Jean Mbarga visiblement au firmament souhaite d’abord la bienvenue à tous à l’hippodrome, ce site chargé d’histoires dans la capitale politique du Cameroun. Et plus tard dans son homélie, l’Archevêque nouvellement confirmé à Yaoundé a mis de côté la parole de Dieu pour enseigner l’histoire d’Ongola, la ville qui est née d’une simple clôture dressée à l’époque au niveau du ministère des Finances. Ladite clôture servait à faire face aux Allemands à la conquête du Cameroun.

En parlant de l’hippodrome où est situé l’Hôtel de Ville de Yaoundé, il parle aussi du tout premier grand stade de la capitale qui accueillait les rencontres en nocturne. Il citera dans son histoire contée, les quartiers célèbres de la cité : Elig Belibi, Elig Effa, Elig Essono Ngozoa, Tsinga, Abang Tsinga, Efoulan, Ekoudou, Mbog Abang, Etam Bafia, Etoa Meki ou la cuvette du sang, et j’en passe.

Il n’a pas manqué de mimer la célèbre chanson à succès de Talla André Marie « Je vais à Yaoundé, Yaoundé la capitale », pour dire toute sa gratitude à cette ville qui lui faisait cet honneur de l’accueillir à grandes pompes et dont l’hospitalité légendaire est à relever depuis la nuit des temps.

Pour la troisième fois que l’hyppodrome accueille un prélat de son statut, après Mgr René Graffin en 1954, Mgr Paul Etoga (premier évêque d’Afrique) en 1955 et lui-même en 2015, l’officiant principal de cette cérémonie a eu des mots justes pour sa reconnaissance.

« Merci pour votre présence massive, merci pour votre invitation, merci pour votre solidarité », a indiqué l’ancien évêque de Sangmelima qui brillait de joie dans un milieu qui lui est familier.

Une prière pour le Cameroun

Ayant opté pour une homélie historique, l’Archevêque a tourné ses intentions de prière pour le berceau de nos ancêtres en proie à des difficultés liées aux manigances des terroristes. Mais Jean Mbarga n’a pas oublié le site d’accueil de ce samedi. « Que Dieu éclaire les dirigeants de la Communauté Urbaine de Yaoundé, afin qu’ils impriment la bonne gestion dans la maison, pour que ceux qui sont sous leur responsabilité puissent s’épanouir en bénéficiant des retombées diverses. », dira le prélat qui était compatissant envers les employés de la CUY.

A la fin du culte, l’Archevêque Mbarga et Mgr Amara ont fait le tour du bâtiment pour bénir les lieux à quelques jours de l’occupation du nouveau bâtiment. Avant de clôturer définitivement la cérémonie, le Délégué du Gouvernement auprès de la CUY Gilbert Tsimi Evouna qui a reçu l’onction du prélat a pris la parole pour remercier les uns et les autres et expliquer les sacrifices consentis pendant près de 10 ans d’exécution des travaux. Le maire des maires a officiellement remis les clefs de la Prado neuve à l’invité de la CUY, et par la même occasion ce dernier a reçu un sac plein de cadeaux et de munitions pour sa mission exaltante de pasteur des brebis.

« Il y a des brebis galeuses parmi elles, je le sais, mais ce véhicule vous permettra de les ramener à la bergerie », a conclu le grand pasteur qui vient de se rendre compte que lorsque Yaoundé respire le Cameroun et sa communauté religieuse vit.

Jean Charles Jérémie