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20 mai 2014

Afan Oyoa III joue les prolongations

La chefferie traditionnelle de la petite localité d’Afan Oyoa III dans le prolongement de Yaoundé 3e a servi de cadre pour la suite des manifestations de la 42e fête de l’Unité Nationale du Cameroun. Le chef de 3e degré de la localité, sa Majesté Onambélé Ela, a reçu ses sujets autour d’un buffet particulier. Nous avons rencontré à la fin de la cérémonie cet homme rempli du sang de la chefferie depuis pratiquement 34 ans.

Comment êtes-vous devenus chef ici au village ?

Poster chefJe suis chef ici depuis 15 ans, mais j’avais déjà été chef à Yaoundé pendant 17 ans dans la succession de feu Mbarga Mboa (père du ministre Philippe Mbarga Mboa, NDLR). Donc je suis un ancien de la chefferie depuis 34 ans. C’est lorsque je prends ma retraite à Yaoundé, je suis intronisé pour la deuxième fois ici au village.

C’est quoi l’intérêt de la chefferie pour vous, qu’est-ce qui vous fait courir autant ?

Danse chefferieC’est le sang qui circule dans mes veines qui fait que je sois toujours choisi. J’ai été intronisé deux fois, je n’avais pas demandé cela, on m’a toujours proposé la chefferie en connaissance de cause.

Quelle est la particularité de votre chefferie aujourd’hui ?

C’est une grande chefferie, je gère pratiquement cinq tribus, il y a les Mvog Ada, mon propre clan, les Yanda, les Mvog Ntigui, les Mvog beti et les Angoak. Je vis avec toutes ces tribus en toute convivialité, tel que mes parents avaient laissé les choses. Et grâce au concours du Seigneur, je m’en sors bien.

Combien de litiges recevez-vous par jour, par semaine ou par mois ?

C’est par mois, je reçois 4 à 5 litiges à examiner, c’est surtout les litiges fonciers. Quand je ne suis plus compétent, je fais appel au Sous-préfet (de Yaoundé 3, NDLR).

Qu’est-ce qui explique la célébration de la fête de l’Unité Nationale 4 jours après chez vous ?

Premièrement nous n’avons pas voulu dissimuler notre rencontre durant la grande fête, ensuite, je me suis référé aux instructions du Chef de l’Etat, j’ai envie de laisser un exemple de ce qu’il faut continuer à faire. Il faut que la paix règne dans ce village grâce à ce genre de rassemblement. Et dans la paix, il peut y avoir du développement.

Est-ce que votre retour au village a été facile, compte tenu des mentalités des populations ?

Je n’ai pas eu de problème pour revenir au village. Certes, je suis né à Yaoundé, où mes arrières grands-parents ont accordé l’asile aux Allemands, en tout cas il s’agit d’Essono Ela dont je suis descendant, et moi je porte le nom d’Onambélé Ela du feu chef Onambélé Ela. Je n’ai franchement jamais été surpris d’être chef, parce que c’est le même sang qui circule dans mes veines.

Vous êtes marié et pères d’enfants ?

Je suis marié à une Mvog Fouda de Binguela (dans la Mefou et Akono, NDLR), elle s’appelle Obono Rufine, nous avons eu 8 enfants. Je vis paisiblement avec mes enfants et petits-fils qui s’occupent bien de moi.

Quelles sont vos autres activités ici ?

Fete chefferieJ’ai des activités agricole et piscicole, je fais aussi un peu d’élevage.

Un mot à l’endroit des autorités ?

Je remercie le président Paul Biya qui a fait de moi Chevalier du Mérite Camerounais grâce à l’ancien Sous-préfet de Yaoundé 3, l’actuel Gouverneur du Littoral Betti Assomo Joseph. Je remercie aussi le chef de l’Etat pour avoir accordé aux différentes chefferies une subvention qui va nous aider à mieux gérer nos circonscriptions. J’en profite aussi pour remercier les fils du village qui ont contribué pour la réussite de cet événement.

Pas de doléances ?

(Il réfléchit d’abord)

Il n’y a pas de route pour arriver ici et vous êtes à 10 kilomètres du centre ville ?

Oui, la doléance est simple, nous sommes à Yaoundé 3, mais nous avons toutes les difficultés pour arriver dans notre village. C’est un appel que nous lançons aux pouvoirs publics.

Propos recueillis par Jean Charles Jérémie

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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