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Augmentation des salaires

Paul Biya rate l’occasion de rentrer dans l’histoire

La revalorisation des salaires des agents publics et la baisse des impôts et taxes annoncés après l’augmentation des prix des carburants à la pompe et du gaz domestique sont effectifs depuis la mi-journée du 7 juillet 2014. Les commentaires vont déjà dans tous les sens.

On était au courant de la peine que prenait le gouvernement camerounais de subventionner les carburants depuis des années, on savait d’emblée que lorsque l’Etat va se fatiguer avec la pression des institutions de Bretons Woods, les prix des carburants allaient grimper.

Biya bureauLe 1er juillet dernier, ce qui devait arriver arriva. Les prix des carburants à la pompe et du gaz domestique ont subi des augmentations commentées diversement. Les syndicalistes ont même programmé et déprogrammé une grève dans les transports. Le communiqué du gouvernement qui accompagnait cette revalorisation annonçait la baisse de certains impôts et l’augmentation des salaires des agents publics sans autre forme de précision.

Ce lundi 7 juillet, alors que le chef de l’Etat a quitté le pays samedi 5 juillet dernier, pour certainement éviter d’entendre les pleurs des uns et des autres, les mesures d’accompagnement des actes présidentiels sont effectivement entrées en vigueur. Au journal de 13 heures du 7 juillet, la présentatrice vedette de l’heure ces jours-ci, Adèle Mballa Atangana, qui s’est privée d’Atangana, lance les titres de son journal sur fond d’un générique bien vieux.

Elle annonce les mesures du président de la République, on est suspendu à ses lèvres, on attend l’enfant qui va naître en estimant qu’il sera bien gros. Mais au moment d’accoucher son bébé, on entend dire que le salaire est revalorisé à concurrence de 5% seulement. C’est la surprise générale, la déception et la rage pour certains.

« Comment va- t- on rattraper les 70% qu’Antoine Tsimi, alors ministre des Finances, avait coupé dans les années 92 ? Il y a eu une augmentation de plus de 10%, puis de 15% après les émeutes de la fin en 2008, on s’attend à une revalorisation de 20 ou 30%. Mais on vient de se moquer des Camerounais. », lance avec rage un fonctionnaire qui n’a plus le cœur au travail depuis que l’enfant chétif est né.

La prospérité ou la misère ?

« Les 5% c’est notre argent de bière, ne vous en faites pas. », soutient Daniel qui n’est pas du tout choqué par cette nouvelle qui assomme certains. A vrai dire, au moment où les Camerounais éprouvent davantage de difficultés par rapport à la vie chère, le président Biya aurait pu prendre une mesure exceptionnelle.

Une mesure visant à contenter ses compatriotes qui n’ont pas oublié qu’il avait dit sur les ondes d’une radio étrangère, à RMC en France en l’occurrence, qu’il voudrait qu’on garde de lui qu’il est celui qui a apporté la prospérité aux Camerounais. Le choix des 5% sans doute avec l’orientation de ses conseillers spéciaux vient jeter un pavé dans la mare à la misère dans notre pays.

Pourtant Paul Barthelemy Biya Bi Mvondo aurait pu propulser sa cote de popularité controversée en cette période, où il est en guerre contre l’insécurité et les pirates autour de nos frontières.

Certes, le dispositif de guerre a tout prix dans le Nord du pays, mais le bien-être social est aussi un point focal dans un pays où la pauvreté et la misère broient chaque jour les couches les plus défavorisées.

Jean Charles Jérémie

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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