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Corruption à ciel ouvert

Les agents de la Sous-préfecture de Yaoundé 1er ne se cachent plus

Lorsque vous faites un tour à la Sous-préfecture de la Province, encore appelée arrondissement de Yaoundé 1er, vous remarquez facilement les mouvements des agents et secrétaires allant dans tous les sens au milieu des usagers. Les échanges de documents et d’argent se font à un rythme ininterrompu.

Dossier gratuit efoulan2Le 10 juillet 2014, le sieur Bebel est passé dans les couloirs sombres et insalubres des bureaux de cette unité administrative, pour la signature d’une demande d’autorisation de manifestations publiques. A son arrivée, c’est un jeune planton apparent accueillant qui reçoit son dossier.

Le jeune homme embrasse tout ce qu’il reçoit comme document avec précipitation, puis il se met à appeler chaque usager selon son cas, pour l’orienter vers des secrétaires affalées dans des bureaux précis. Bebel qui n’est pas habitué à se frotter avec ces dames carrément agressives, se rend chez l’une des secrétaires d’un adjoint au Sous-préfet. L’adjoint au chef de terre est en réunion restreinte dans son bureau, mais les dames en service dans son secrétariat peuvent organiser leur pagaille comme elles veulent.

La dame ne tarde pas, elle lui demande 5.000 francs CFA de frais de saisie et d’ampliations chez le Préfet, DGSN et le Gouverneur. « C’est moi qui dois m’occuper de vos ampliations ? Demande Bebel qui ne comprend rien de cette façon de servir les usagers. « Est-ce que vous irez vous-mêmes déposer les ampliations ? », renvoie la dame.

Les deux protagonistes se mettent à discuter des prix du service public, la dame exige 5.000 francs, alors que Bebel soutient qu’il n’a que 3.000 francs. « Mon frère, donne-moi 5.000 seulement, moi je ne serai pas avec vous le jour du mariage. Je vais aussi faire la fête à mon niveau. », lance sans avoir froid aux yeux cette secrétaire plongée dans le sale boulot.

Finalement, Bebel pris par les contraintes de temps, va lui glisser 2.500 francs, qu’elle prendra en maugréant. Voilà donc des agents qui voulaient avoir du boulot, qui l’ont eu, mais qui passent leur temps à arnaquer les usagers et à vendre le service public. Ils allument ainsi la corruption comme de vulgaires prostituées à la vallée des pleurs.

Pourtant, à la Sous-préfecture d’Efoulan où trône l’administrateur civil Mboudou Benjamin, on peut lire sur une affiche au mur : A la Sous-préfecture, les pièces à légaliser, les autorisations de manifestations, les procès-verbaux, etc…sont signés et délivrés gratuitement. Signé le Sous-préfet.

Un jour viendra, où tout cela va s’arrêter.

JCJ

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021