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Débandade

Le travail dans nos Sous-préfectures

A voir comment les agents de l’Etat fonctionnent dans les administrations camerounaises, on dirait qu’il n’existe pas de législation du travail dans notre pays. Tout le monde fait ce qu’il veut et arrive au travail quand il veut. Cas pratiques.

Sous prefecture efoulanCe jeudi 17 juillet 2014, il est 7h45 lorsque nous arrivons à la Sous-préfecture de Yaoundé 3 à Efoulan. Quelques usagers matinaux souffrent de froid à la devanture des bureaux administratifs encore fermés. Sur la route, les ouvriers retenus pour les travaux de réfection du tronçon Mvolyé – Efoulan - Obobogo Colombia s’activent dans les canalisations de la chaussée.

Dans cette atmosphère lourde, les usagers pour la plupart des étudiants qui ont des dossiers à faire signer contre des frais s’élevant à plus de 16.000 francs, piaffent d’impatience. C’est à 8 heures passées qu’un planton surnommé Michaël débarque sur les lieux pour ouvrir la porte centrale du bâtiment administratif.

A 8h30, Michaël sort d’un couloir muni du drapeau du Cameroun qu’il fait semblant de tenir précieusement. Il descend lentement sur la cour et lève les couleurs tout seul. Autour de lui, personne ne le regarde, il y a même des passants qui n’ont pas son temps.

A 8h45 – 9 heures, les premières secrétaires et employées de bureau sortent des bois étant toutes nerveuses comme des chiennes affamées. Les premiers rangs se forment devant des guichets dont le service traine depuis les premières heures de la matinée.

C’est autour de 9h30 – 9h45 que nous allons finalement être reçu, et où on nous dira que nous n’avions pas besoin du document que nous sommes allés rechercher. Nous avons finalement passés plus de 2 heures de temps à attendre pour rien.

Et que dire de ces agents de l’Etat qui viennent au travail quand ils veulent, à l’heure qui leur sied ? Il n’y a rien du tout à dire sur la question. Juste que les gens ne sont pas à leur place et ne savent pas ce qu’ils veulent dans leur vie. Ils sont nombreux, ces hommes et femmes qui partent de leurs villages et qui sont installés derrière une table pour massacrer le service administratif.

Arriver tard et partir tôt

Rang sousprefecture efoulan 1On sait déjà que le travail au Cameroun commence à 7h30, les retards peuvent être tolérés jusqu’à 8 heures, mais lorsque toute une Sous-préfecture est vide jusqu’à 9 heures et que les premiers services sont rendus à 9h30, il y a quelque chose qui ne va pas là.

Plus grave, dans les campagnes, c’est le laisser-aller permanent. A la Sous-préfecture de Ngoumou par exemple, le travail commence vers 10h30 – 11 heures et s’achève autour de 14h – 14h30. C’est aussi le cas dans les autres délégations départementales.

Il y en a qui ne partent même pas au travail, mais qui savent tendre la main à la fin du mois et commentent plus que tout le monde les augmentations de salaires.

On ne comprend pas surtout pourquoi ceux qui encaissent l’argent des timbres et ceux des dossiers administratifs, prennent le malin plaisir à trainer le pas, à insulter les contribuables, alors que cet argent servira demain pour leurs salaires.

Arrêtons d’insulter et de disqualifier le chef de l’Etat quand nous-mêmes nous n’arrivons pas être des exemples dans nos services ! Arrêtons de donner des leçons quand nous ne pouvons pas respecter le travail que nous avons eu le privilège d’avoir, alors que des tas de compatriotes sombrent dans la misère et l’oisiveté ! Arrêtons de salir notre pays, parce que le mauvais travail que nous faisons à notre poste de travail est de nature à continuer à perpétuer la corruption et le sous-développement dans notre pays.

A ce rythme, il n’y a pas à espérer que l’émergence tant prônée pour 2035 soit atteinte.

Jean Charles Jérémie

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021