Accusation

Au commencement, l’association des clubs du Centre a insisté auprès de la Fecafoot pour que le collège électoral soit publié avant le dépôt des candidatures, parce qu’il y avait les candidats indépendants qui avaient besoin des parrainages. Or, il se trouve qu’il était difficile d’être parrainé sans connaître ceux qui doivent élire. Mais les organisateurs des élections ont tout fait pour cacher les listes aux parties adverses.

Le président sortant dans le Mfoundi par exemple n’avait pas besoin de parrainage, puisqu’il est dans le milieu. « Par contre la machine électorale rugueuse de la Fecafoot a invalidé certaines candidatures en disqualifiant les équipes qui auraient pu parrainer les candidats qui ne sont pas acquis à sa cause », soutient le président Akoué Domingo qui avoue qu’ils ont demandé pour le cas du Nyong et So’o de publier le collège électoral pour qu’il soit attaquable. Rien n’a été fait. Il y a eu des clubs fictifs comme électeurs partout. Des clubs créés de toute pièce pour constituer un électorat sûr.

Selon les contestataires, à la lecture des directives de la fédération, ils disent qu’ils ont compris que l’ancien article 4, le fameux article querellé en 2013 n’a pas disparu. « Certaines équipes de 1940 sont entrés dans les collèges électoraux, alors que n’étaient concernés que les clubs ayant pris part aux compétitions au courant de la saison 2012 – 2013. Or, il y avait curieusement des clubs de la saison 2013 – 2014, pire encore on a fait ressusciter des clubs mythiques comme Darim d’Eséka, Dauphins FC de Mvé dans le Nyong et Mfoumou qui a joué le championnat en 1940.», ajoute Akoué recevant des encouragements et des félicitations sur ses trois téléphones qui sonnent à longueur de journée.

Par ailleurs, Hirondelle de Makak qui a disparu depuis des lustres a refait surface, juste pour favoriser l’électorat du Centre fort. Tout a été faussé au départ, le collège électoral n’a pas été publié sur le site de la Fecafoot pour prendre à contre pied les candidats opposés au Centre fort. « Le vrai problème est que les gens qui doivent voter sont laissés dehors et ceux qui ne doivent pas voter sont à l’intérieur. On ne peut donc pas parler de transparence dans ce cas là. », soutient le transformateur du Centre fort en Centre faible.

Les preuves du faux

Les vainqueurs dans le Mfoundi soutiennent encore qu’ils ne contestent pas le déroulement du vote en réalité mais la procédure utilisée. Pour eux, il y a des choses qui se passent durant le processus. « Il y a eu deux collèges électoraux en place dans le Sud et l’un des deux a été annulé par la suite. C’est le SG Tombi qui les a constitués et le Professeur Owona a signé les listes les yeux fermés. », rappelle Akoué Epié Domingo qui veut en découdre avec les locataires de Tsinga.

Un autre cas flagrant est celui qui concerne toujours le collège électoral dans le Sud. Le président Owona, alias Massayo a signé la liste constituant ce collège, mais le président de la ligue du Sud lui a écrit pour dire qu’il n’a pas organisé de championnat. Comment se fait-il donc qu’il y ait des clubs sans championnats ? Qui a réussi à fabriquer ces clubs à la Fecafoot ? Le président Akoué pense qu’il faut annuler les élections partout au Cameroun avec de telles dérives.

Dans la Lékié, le collège électoral est aussi truffé d’irrégularités, il est différent des clubs qui ont pris part au championnat 2012 – 2013. Les membres de l’Acfac avouent qu’en comparant les listes, c’est le jour et la nuit. Par exemple, le club Coq sportif a été déclaré forfait général mais il se retrouve curieusement dans le collège électoral. Le même club figure dans le collège électoral du Mbam et Inoubou. D’autre part, le Stade de Djoum qui ne figure pas dans le rapport d’activité du Secrétaire général figure quand même dans le collège électoral de la Lékié.

« Pour couronner l’article 4 ci-dessus cité, ils nous ont ramené Santos d’Okola en lieu et place de Santos de Yaoundé, or tout le monde connait Santos à Yaoundé. Mais ils ont échoué dans le Mfoundi parce qu’ils ne pouvaient pas tricher ici, notre collège électoral est bien connu. », dira l’ancien nouveau président. Comme si cela ne suffisait pas, pendant qu’on ramène Santos FC qui ne joue plus depuis très longtemps à Okola, mais ils oublient Royal de Monatélé qui prend part régulièrement aux championnats. Ce qui fait dire aux plaignants que ce sont des pratiques à tête chercheuse.

Quel avenir dans ces conditions ?

Akoué Epié Domingo, la tête de fil du Mfoundi, dit que le Centre a été mis en quarantaine avant les élections. Lors de la dernière assemblée de l’Acfac, les résolutions prises ne concernaient pas les présidents des ligues départementales, mais ils ont été traités d’illuminés par les gens de la Fecafoot. Par ailleurs, sur les 6 millions que le Mfoundi réclamait en 2012 – 2013, il n’a reçu que deux petits millions de FCFA.

En 2013 – 2014, du fait qu’Akoué n’ait pas accepté de rentrer dans la division du Centre le reste d’argent ne lui a pas été remis, alors que toutes les autres ligues ont perçu entièrement leurs subventions. Plus grave, certaines de ces ligues fonctionnent moins bien que le Mfoundi. « Ne me demandez pas comment le Mfoundi s’est battu pour aller jusqu’au bout ! Le président est en train d’achever sa saison avec ses propres moyens, il nous reste une seule journée à organiser. », lance le président de Jeunesse Stars de Yaoundé.

Comme un complot ourdi, le Centre a été difficilement reçu par le Professeur Joseph Owona qui a pourtant déroulé le tapis rouge à la région du Littoral. Tout ceci à cause des revendications sur les retombées de la coupe du monde. Le Centre a repris ses compétitions comme demandé mais curieusement le Littoral qui était caressé par la fédération a arrêté pour la deuxième fois les compétitions pour obtenir ses dédommagements. Les clubs de cette région ont finalement reçu en catimini 600.000 francs chacun contre rien pour les autres.

Pour ce qui est de l’avenir de la région du Centre après sa victoire, Akoué Domingo ne parle pas de Luc Assamba pour reprendre les choses en main, même si tout le monde le sait déjà. Il pense que la région va choisir le candidat qu’il faut pour contrôler la région. Il ajoute d’ailleurs que ce sera le choix des clubs et non celui des candidats imposés à la Fecafoot avec des délégués fictifs venus des départements.

Le président Akoué Epié Domingo concernant toujours l’avenir de notre football est inquiet parce qu’il estime que rien n’a changé dans les mentalités et le fonctionnement de la maison du football. « Les hommes du président emprisonné (Iya Mohammed, NDLR) sont toujours en poste. Si on estime qu’ils ne sont pas bons, ils ne devraient plus être en place. », conclu avec fureur le tueur du Centre fort.

Jean Charles Jérémie