Patins à Roulettes

Prévue pour le samedi 1^er novembre 2014 sur un circuit bien tracé au quartier Tsinga à Yaoundé, la coupe du Cameroun de Patins à Roulettes n’a pas eu lieu. Motif, les athlètes de Yaoundé ont tout bloqué pour mettre en exécution les revendications des patineurs et des autres membres de la fédération.

Aux Environs de 10 heures, ce samedi, lorsque nous arrivons devant le siège de la fédération camerounaise de football où a lieu le départ et l’arrivée de la course des Patins à Roulettes, rien n’est prêt. Les athlètes par petits groupes se concertent, le président Emile Kemaleu de la fédération camerounaise des Patins, son secrétaire Général et le représentant du ministère des Sports sont aussi en conciliabules dans un coin de l’endroit.

Sous la tente qui fait office de tribune officielle, il y a quelques journalistes et des policiers en chômage. Le temps est pourtant clément, mais rien ne montre qu’il y aura une compétition ce matin. Des voix s’élèvent de temps en temps pour crier au scandale, mais il y a aussi celles qui jouent le rôle de tampon pour apaiser le climat délétère.

Après plusieurs échauffourées, le représentant du Minsep décide enfin sous la pression du SG de cette fédération Ethel Faure Nganso de quitter les lieux, signifiant que la compétition est d’office reportée à une date ultérieure. Après le départ du représentant du ministre, les patineurs poussent un ouf de soulagement et s’éparpillent devant la Fecafoot.

En se rapprochant des uns et des autres, tout le monde accuse le président de n’avoir pas organisé les compétitions durant la saison. « Comment peut-il organiser la coupe du Cameroun alors qu’il n’y pas eu de championnat ? », lance le président du club Master Roller de Douala qui est venu avec ses 8 athlètes, mais qui ne peut pas prendre part à la compétition à cause de cet imbroglio.

Selon certains, ce sont les patineurs de Yaoundé qui se plaignent du mauvais climat qui règne dans cette fédération qui ont décidé de bloquer la compétition. Pourtant à écouter le président de Roller, tout porte à croire que personne ne voulait de cette compétition. « Il y a des promesses depuis 2 ans mais rien ne change. », souligne Ibrahim Malam. Ce dernier ajoute que quatre de ses athlètes devaient se rendre en Allemagne pour une compétition mais ils ont été bloqués par le président Kemaleu qui est accusé de toutes parts.

Le trublion SG serre les boulons

Pour sa part, le très agité SG de la fédération qui explique à tous les médias présents l’inorganisation, l’amateurisme et le mauvais management des Patins à Roulettes au Cameroun pense qu’il faut une réunion de crise avec les athlètes pour négocier une autre date des retrouvailles. Au fond, Ethel Faure Nganso n’est pas innocent dans le rendez vous manqué de ce matin. Beaucoup l’accusent de manipuler les athlètes et d’organiser la chasse aux sorcières pour récupérer la place du président d’une manière ou d’une autre.

Sur place, nous avons constaté qu’il n’a pas eu besoin de porter des gangs ou un masque pour tirer à boulets rouges sur son président. « Il y a un problème sur la qualité des gens qui dirigent, il n’y a pas de stratégie managériale, la fédération ne fonctionne pas bien en clair. », avoue le SG aux micros des journalistes. Il accuse par ailleurs Emile Kemaleu de tout faire à la fois pendant que le président l’accuse aussi d’avoir pris un poste qu’il n’a jamais assumé.

Lorsqu’on lui dit que certains l’accusent aussi d’être à l’origine de la manipulation des patineurs, il nie les faits en bloc. « C’est une question d’hommes, je n’ai pas de vrais contacts avec les athlètes, donc je ne peux pas les manipuler comme on vous dit. C’est le président qui dirige cette fédération en bon dictateur. Tous ceux qu’il a nommés ne viennent pas aux réunions, c’est ce qui plombe tout. », précise le SG qui ne se reproche rien, mais qui met toute la mascarade sur le dos du président.

En dehors des problèmes managériaux qui minent cette fédération mineure, il y a aussi des problèmes de licences impayées, d’affiliations non réglées et autre indisciplines des athlètes. Comme quoi, lorsque les éléphants bagarrent, ce sont les herbes qui paient le prix à la fin.

Jean Charles Jérémie