Retour des Lions

Le chef de l’Etat camerounais s’apprête à quitter le pays ce jour pour un séjour à l’étranger, alors que c’est le 25 juin qu’il aurait dû faire ce déplacement. Paul Biya laisse un devoir à son PM au sujet de ce qu’il faut faire des Lions Indomptables.

L’équipe nationale du Cameroun est rentrée au bercail hier, 25 juin 2014, comme prévu après ses trois sorties malheureuses contre le Mexique, 0 – 1 ; la Croatie, 0 – 4 et le Brésil, 1 – 4. Comme en Afrique du Sud en 2010, les Lions ont été sauvagement domptés et sont sortis de la compétition au premier tour avec zéro point dans la gibecière. Comble de malheur, le Cameroun se classe 32^e sur les 32 nations qualifiées à la phase finale de la coupe du monde au Brésil.

Les Lions jadis Indomptables sont donc rentrés comme en 2010, la queue profondément entre les jambes. S’il faut ajouter qu’après la CAN 2010 bien foirée en Angola, ils n’ont pas pu se qualifier aux CAN 2012 et 2013, il y avait déjà de quoi regarder les choses autrement. Cela d’autant plus qu’au retour de la délégation, 11 joueurs, ainsi le coach Volker Finke, son adjoint ghanéen Tamko et ses scouts, ont choisi de ne pas mettre leurs pieds au Cameroun pour rendre compte aux Camerounais. Il faut donc sévir avec une main lourde.

Au regard du dispositif protocolaire le 25 juin sur l’axe principal conduisant à Nsimalen, il est clair que le chef de l’Etat voulait quitter la capitale pour un très court séjour privé quelque part. Mais tout porte à croire que Paul Barthélémy Biya Bi Mvondo a attendu le retour de ceux que certains appellent déjà au Cameroun les « Lézards poisseux » avant de partir. Comme pour dire que Biya a tourné le dos aux Lions, puisqu’il s’en va lorsqu’ils arrivent, en laissant des instructions.

Ce que le président de la République n’avait pas fait en 2010 vient d’être servi au Premier Ministre chef du Gouvernement. Il a demandé à Philémon Yang dans un délai très précis d’un mois de lui dire ce qui dérange dans cette équipe, en faisant des propositions concrètes pour l’avenir de cette équipe.

Il est clair qu’il s’agit d’un travail qui s’apparente à un piège en eaux troubles. Paul Biya sait déjà ce qu’il faut faire pour les Lions et ce qu’il va faire lorsque son tout prochain ex-PM va rendre sa copie. C’est après avoir laissé cette instruction grave de conséquences dans les jours qui viennent que le président est en train de quitter le pays ce 26 juin 2014. Une journée qui nous rappelle sans cesse le drame survenu à Gerland en France, lors de la coupe des confédérations : la mort de Marc Vivien Foé. Ce costaud qui tenait à l’époque l’équipe nationale du Cameroun.

Jean Charles Jérémie