Détournement de fonds publics

Pour dissiper et contrecarrer le chantage animé ces derniers temps dans les médias et les quartiers au sujet de la pression qu’aurait subie le président de la République par rapport à la libération de l’ancien SG/PR et son aide de camp Michel Thierry Abéga Atangana, le ministre de la Communication a fait le point le 25 février. Issa Tchiroma  accuse les deux prisonniers désormais  libres d’avoir trempé et rappelle la grâce présidentielle en leur faveur.

La salle de conférence du Mincom était bondée d’hommes de médias et de charlatans le 25 février 2014 à l’occasion d’une communication spéciale que donnait le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary. Il était question de faire une mise au point au sujet du décret N°2014 du 18 février 2014 portant commutation et remise des peines en pleine célébration du cinquantenaire de la Réunification. Certains médias surtout la presse internationale soutenaient que le chef de l’Etat camerounais agissait sous la pression internationale, mais durant sa communication spéciale, le Mincom a tenu à rappeler que le président a pris son décret en son âme et conscience.

Il a par ailleurs rappelé les actes qui condamnaient les deux anciens prisonniers qui font la une de l’actualité dans le monde en ce moment. Pour lui, ils sont coupables des infractions de droit commun. Réfutant les allégations supposées qui réduisent l’acte présidentiel, le ministre de la Communication brandit le droit international qui proscrit les interférences dans les affaires judiciaires d’un Etat.

« Le Cameroun n’accepte pas de donneurs de leçon et de directeurs de consciences », rappelle Tchiroma Bakary à la presse. Il accable les deux amis et précise qu’ils ont détourné plusieurs milliards de nos francs, 350 millions dans une affaire concernant l’ONCPB, ils sont aussi accusés de tentatives de détournement de 650 millions dans la même affaire et ils ont par ailleurs distrait 59 milliards de FCFA lors de l’organisation du 32^e sommet de l’OUA à Yaoundé.

Au sujet de la suite à donner à l’Opération Epervier avec ce vaste mouvement de commutation et de remise de peines, est-ce une manière d’encourager la corruption dans le pays ? Le Mincom pense que la lutte contre la corruption va se poursuivre, d’autre part, ceux qui vont s’amuser à distraire les deniers publics se leurre. Car la prochaine grâce présidentielle pourrait encore intervenir dans 50 ans.

Tchiroma toujours en retard et gonflé

Annoncé à 16 heures sur les ondes de radio Cameroun dans son journal de 13 heures, la communication spéciale et circonstancielle du porte-parole du gouvernement va débuter à 19h30. Pendant ce temps, les hommes des médias jouaient aux cartes, aux jeux électroniques et débattaient par petits groupes. Comme toujours le Mincom sait demander pardon et expliquer pourquoi il est toujours en retard.

Mais dans les couloirs de son département, on apprendra par quelques indiscrétions que c’est la traduction discours en anglais qui a pris tout le temps dans son cabinet. Ce qui montre que la rencontre avec la presse était simplement improvisée.

Chronomètre en main, la version anglaise de son propos a pris 30 minutes, de 19h10 à 19h40, alors que la version française, y compris la phase des questions réponses, a consommé 50 minutes, de 19h40 à 20h30, en termes de durée. Soit 80 minutes, presqu’un match de football, en plus des 3h10 minutes de retard accusées dans l’attente du Messie. Nous vous faisons grâce des menaces proférées à l’encontre des journalistes par le conférencier qui était toujours à la défensive à chaque question.

Jean Charles Jérémie