Train-train quotidien

Leur passe-temps, la course des chevaux

Ils sont nombreux ces Camerounais qui commencent et terminent leur journée sur les bancs publics en face de l’immeuble siège du Pari Mutuel Urbain du Cameroun. Ils passent leur temps à formuler et imaginer des combinaisons probables et susceptibles de gagner une course organisée à des milliers de kilomètres du Cameroun.

Banc cuy Banc hotelville Ils sont concentrés dans leur recherche des gains faciles, parfois ils font leur jeu par petits groupes pour maximiser leurs chances. Quand vous les trouvez sur les bancs publics de l’Hôtel de Ville de Yaoundé, ils sont assidus comme les élèves d’une classe d’examen. En réalité, c’est le fait d’imaginer qu’ils peuvent gagner des millions qui les rend aussi sérieux.

Pourtant il ne s’agit que d’un jeu du hasard proscrit par Dieu mais couru par les gens du monde et le père du mensonge dès le commencement du monde. Ces gens accrochés aux gains faciles oublient ou ignorent qu’il faut travailler pour mériter son salaire.

Voici un exemple cru de ce que l’apôtre Paul disait aux Thessaloniciens, 2 Thessaloniciens 3 : 8 – 12

« Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’œuvre, pour n’être à charge à aucun de vous.

Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter.

Car lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.

Nous apprenons, cependant, qu’il y en a parmi vous quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent des futilités.

Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement. »

Lecture à trois niveaux

A la lecture de ce passage, il s’agissait des gens que Paul exhortait avec la parole de Dieu, et on voit bien que contrairement à ce qui se fait aujourd’hui, il ne demandait pas de l’argent à ceux à qui il donnait la parole. Aujourd’hui dans les églises de réveil, les pasteurs et les hommes d’église dépouillent des familles entières, disant par des versets sataniques qu’ils doivent manger sur le dos des fidèles. La preuve, ils sont toujours bien habillés, ils achètent de grosses voitures, construisent de grosses villas et vivent à mille à l’heure.

Petit balayeur L’artiste disait dans une chanson célèbre : qui n’a pas travaillé n’a pas droit au salaire. C’est ce que dit le verset dans ce passage. Et pour ce qui est des prédicateurs véreux, dans les évangiles, il est dit : vous avez reçu gratuitement, donnez aussi gratuitement.

Pour revenir sur les amoureux des jeux du hasard, ce passage est plus que clair, croiser les bras et aller lire les journaux des courses, pour attendre gagner des millions par un coup de chance un matin, voilà de la vraie folie établie dans un pays en développement qui veut curieusement sauter dans l’émergence pieds et mains liés.

« Ces gens-là », comme l’apôtre Paul les appelle, qui vivent et respirent le PMUC, feraient mieux et s’aideraient, autant que leurs familles et la nation, de travailler de leurs mains. D’autres sont dans toutes les tombolas, le pari foot davantage à la mode. En allant créer des champs, des jardins et de grandes plantations dans leurs villages, ils assureraient leur existence de fort belle manière. Nous n’avons pas oublié le conseil de Voltaire dans Candide : « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. », c’est tout dire.

Plus grave, tous ceux qui prennent place sur ces bancs publics laissent toutes sortes d’ordures en quittant les lieux. Ils méprisent les agents d’entretien et les balayeurs qui transpirent chaque matin pour qu’il y ait un pur dans la capitale. Là, il ne faudrait pas que Paul Biya démissionne d’abord de la magistrature suprême pour qu’on respecte les institutions de la République.

JCJ