Hommage

La Directrice, la maîtresse, la dame de fer, la vaillante, maman Monique, comme on l’appelait affectueusement, a été inhumée le samedi 25 octobre 2014 dernier au village Nkongbibega I par Ngoumou dans la Mefou et Akono. La Directrice de l’école publique de Mbalélon I depuis 2010 est décédée le 15 octobre dernier à Yaoundé après une longue maladie et des souffrances atroces.

Awoumou Biligui Monique Gisèle, alias Monica, est née le 21 décembre 1973 à Ngoumou de feu Biligui Fabien et de Mbezele Thérèse, elle a fait ses études primaire à l’école annexe Groupe II de Ngoumou, puis elle a été tour à tour au CES d’Akono jusqu’en 3^e, au collège Monthé où elle obtient son BEPC. Après un passage au collège Madeleine en seconde, elle va au lycée général Leclerc où elle obtiendra son Baccalauréat A4. Awoumou Monique décroche par la suite son Capiem à l’ENIEG de Ngoumou.

La maîtresse a commencé à enseigner à l’école privée laïque Angèle de la Bergère à Yaoundé, ensuite elle dispensera les cours à l’école privée laïque les Pyramides de Yaoundé. Elle est nommée Directrice à la Maternelle de l’école publique de Mbalélon I de 2007 à 2010, puis Directrice de la même école de 2010 jusqu’à sa mort. Elle a laissé deux enfants et un petit-fils à sa pauvre maman qui n’avait que ses yeux pour pleurer lors de l’ultime hommage qui lui a été rendu.

Que retenir de celle qui s’en va ? Tous les témoignages des habitants de Mbalélon et de tous qui la connaissaient sont unanimes, la dame de fer, la vaillante était rigoureuse, affable, polie, travailleuse et digne de son rang. Elle ne demandait rien à quelqu’un, en dehors de ce qui concerne le bon fonctionnement de son établissement. « Notre école était déjà tombée depuis très longtemps, mais c’est elle qui est venue la relever. Nous venons de perdre une grande dame. On devait normalement lui taper l’Essani pour toutes ses réalisations. », dira Dieudonné Mveng Balla, le Directeur de Publication du journal La Météo, originaire de Mbalélon.

Très active dans l’Association des jeunes Elites de Ngoumou dans les années 90 – 2000, la Dame de fer a marqué les esprits  de tout un arrondissement. Mais malgré cette bonté, ce sens de professionnalisme qui la caractérisaient, Monica a été poussée vers l’abîme. Sa vie a été écourtée sur terre par la volonté de ceux qui prétendent détenir le souffle de vie des créatures de Dieu.

A-t-elle voulu construire une maison et un de ses oncles méchants a refusé de la voir aller jusqu’au bout de son projet ? Rien ne peut l’affirmer avec circonspection, mais toujours est-il que dans le « Nsili Awou », phase qui consiste à demander de quoi est mort le disparu, il s’est dit trop de choses négatives. Et un des patriarches de dire que celui qui connait sa disparition de près ou de loin la suivra dans les mêmes conditions.

Mais comme toujours, on peut tout dire de celui ou celle qui est partie, on peut même se bomber le torse de l’avoir liquidé, mais le dernier mot revient toujours au Tout-puissant qui est le maître de l’univers, qui juge les vivants et les morts. Il a dit dans sa parole : « A moi la vengeance, à moi la rétribution ». L’Eternel exercera son pouvoir le moment venu.

Jean Charles Jérémie